Sur quels critères choisir une batterie de stockage ? 

Vous avez installé des panneaux solaires sur votre logement et souhaitez mieux comprendre comment en tirer parti ? À la suite de notre webinaire sur les prix de reprise et l’autoconsommation, de nombreuses questions ont émergé - concrètes, précises, parfois techniques. Pour y répondre, nous lançons une série d’articles jusqu’à la fin de l’année, dédiée à l’analyse détaillée de votre installation solaire. Production, consommation, injection, stockage, calcul des économies : nous aborderons chaque mois des nouveaux points-clés pour vous aider à optimiser votre autoconsommation.

Installer des panneaux solaires, c’est déjà franchir un cap vers l’autonomie énergétique. Mais pour optimiser son autoconsommation, une batterie de stockage peut, selon son profil, s’avérer un allié précieux. Encore faut-il bien choisir et dimensionner son installation. Quatre critères principaux peuvent être pris en compte dans l’optique de guider votre décision : la puissance, la durée de vie, la rentabilité économique et l’impact environnemental. 

Dans les réflexions qui peuvent guider l’achat d’une batterie de stockage, la puissance figure parmi les premiers critères à considérer. Et dans ce sens, il faut aussi et surtout se rappeler qu’une batterie domestique ne va pas permettre de tout faire, soit de recharger entièrement son véhicule électrique ou de faire tourner l’ensemble de ses appareils hors des heures de production solaire. Cela pour une raison simple : la puissance du dispositif ne le permet pas.

« Il est en effet rare d’installer une batterie de plus de 10 kW au sein d’une maison classique », remarque Tiago Esteves, Product Manager au sein de Romande Energie. « Il s’agit avant tout d’un bonus et d’un appoint pouvant apporter un certain confort en termes d’indépendance. Si certains modèles parmi les plus récents n’ont pas de limites en matière de puissance, leur prix reste prohibitif et ne permet pas de les rentabiliser sur leur période d’utilisation. D’où l’importance de bénéficier d’un conseil personnalisé pour dimensionner sa batterie selon son profil et ses besoins. » 

Une batterie n’est pas éternelle. Sa longévité s’exprime en cycles de charge-décharge. Un cycle correspond à une décharge complète suivie d’une recharge. À noter, le fait d’effectuer des cycles complets permet d’améliorer les performances de la batterie et d’en prolonger la durée de vie.  

Les modèles lithium-ion les plus performants peuvent afficher jusqu’à près de 6’000 cycles, soit une durée de vie d’environ 15 ans selon l’utilisation. Encore une fois, mieux vaut opter pour une batterie adaptée à vos besoins réels pour éviter une usure prématurée.  

« Il faut également se montrer proactif en allant chercher ces informations », détaille Tiago Esteves. « Le nombre de cycles n’est souvent accessible que dans la fiche technique du produit. Il faut donc fouiller un peu pour obtenir ces données. » 

Si le coût d’achat reste élevé (entre CHF 7’000 et CHF 12'000.- en moyenne), la batterie permet d’augmenter significativement son taux d’autoconsommation – jusqu’à 70 % dans certains cas. À la clé : des économies sur la facture d’électricité et une meilleure valorisation de l’énergie produite. Le retour sur investissement dépendra du prix de l’électricité, de la taille de l’installation et de votre profil de consommation.

Encore une fois, on ne peut que souligner le fait que ces performances en termes d’autoconsommation peuvent quasiment déjà être atteintes en adoptant certaines bonnes pratiques. La pertinence de vous munir d’une batterie dépend surtout des heures durant lesquelles vous avez vraiment besoin d’utiliser l’énergie après avoir intégré des solutions domotiques permettant d’automatiser la mise en marche de vos appareils durant les heures d’ensoleillement.  

De manière générale, on notera encore que le prix de la batterie dépendra aussi de son nombre de cycles. Plus ce dernier est élevé (ce qui s’avère intéressant en termes de longévité), plus son prix augmente. À vous de déterminer le bon équilibre entre ces critères avec l’aide d’un spécialiste.  

La fabrication des batteries n’est par ailleurs pas épargnée par les questions et problématiques d’impact carbone, notamment en raison des processus liés à l’extraction des matières premières. Toutefois, plusieurs études, dont une réalisée par Romande Energie, montrent que ce bilan peut être compensé après quelques années d’utilisation, surtout si la batterie peut permettre de stocker de l’énergie qui remplace de l’électricité issue de sources fossiles. Des filières de recyclage émergent également, améliorant leur circularité.

« Rappelons aussi que cet aspect écologique se joue déjà dans la décision d’installer ou non une batterie de stockage », souligne Tiago Esteves. « Son installation n’a du sens  que si elle se traduit par un réel potentiel d’économie, sachant qu’il s’agira avant tout d’un avantage en termes de confort, notamment pour tendre vers une plus grande autonomie, que d’un besoin fondamental. »

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