Mesurer ses émissions : pourquoi est-ce un atout pour votre entreprise ?

De nombreuses PME suisses constatent qu’on leur demande désormais des preuves concrètes de leur engagement environnemental. Clients, partenaires commerciaux et investisseurs demandent des données claires et factuelles sur les émissions de CO₂-e. Dans certains secteurs — construction, logistique, industrie — cette transparence devient même une condition pour répondre à un appel d’offres, conclure un contrat ou accéder à un financement. Plusieurs cantons romands, comme Vaud et Genève, intègrent déjà des critères climatiques dans leurs marchés publics, ce qui renforce encore les attentes envers les entreprises locales.
Bien qu’aucune obligation directe ne s’applique à toutes, cette pression s’installe progressivement. Et pour les plus grandes entreprises, elle est déjà encadrée par la loi : depuis 2024, celles qui dépassent 500 collaborateurs ou 40 millions de chiffre d’affaires doivent publier chaque année un rapport de durabilité (art. 964a à 964c du Code des obligations). Reprendre la main sur ce sujet devient une manière concrète de rester compétitif, crédible et choisi, que ce soit pour une PME ou pour toute entreprise exposée aux attentes du marché.

Calculer son empreinte CO₂-e n’est pas un exercice de conformité. C’est un outil de gestion qui identifie précisément les sources d’émissions. Il est le point de départ pour tracer une trajectoire de réduction et de fixer des objectifs crédibles, hiérarchiser les investissements, prioriser les achats et arbitrer les choix de production. Sans données mesurées, aucune politique climat n’est défendable, ni auprès d’un client, ni auprès d’une autorité. Ce pilotage prépare aussi sereinement aux obligations futures tout en crédibilisant la démarche vis-à-vis du marché.

De plus, certaines démarches volontaires de réduction peuvent ouvrir l’accès à des soutiens cantonaux, ou à des incitations comme l’exonération de la taxe CO₂ sur les combustibles via les conventions d’objectifs.

L’empreinte carbone suit le Greenhouse Gas Protocol :

• Scope 1 : émissions directes (véhicules, chaudières, combustibles utilisés sur site)
• Scope 2 : émissions liées à l’électricité, chaleur ou vapeur achetée
• Scope 3 : émissions indirectes (achats, transport, usage des produits, déchets, etc.)

Source : www.tapio.eco/fr/blog/scopes-1-2-et-3 | Traduction : Romande Energie

Dans de nombreux cas, le scope 3 représente plus de 70 % de l’empreinte totale — mais reste encore peu documenté faute de données accessibles ou d’outils adaptés.

Le calcul croise les données d’activité (kWh, km, tonnes, dépenses) avec des facteurs d’émission standard. Une première estimation approximative suffit pour démarrer ; elle pourra être affinée ensuite.

L’analyse révèle les postes majeurs d’émissions : trajets pendulaires ou infrastructure numérique dans les services ; matières premières ou procédés thermiques dans l’industrie. Les actions suivent : lisser les pics de consommation, optimiser les bâtiments, transformer les flottes, relocaliser des fournisseurs. Une entreprise romande de transformation a, par exemple, réduit de 12 % ses coûts énergétiques en ajustant les cycles de ses machines pour qu’ils correspondent mieux aux vrais besoins de production et aux périodes les moins gourmandes en électricité.

Le bilan gaz à effet de serre sert aussi de base à un plan de mobilité, un audit énergétique, une certification environnementale ou une stratégie RSE.

Une première estimation ne nécessite ni mois de travail ni outils complexes : factures d’énergie, kilométrage annuel, volumes de matières ou déchets suffisent pour un diagnostic initial. Les clés de la réussite : impliquer la direction, mobiliser les équipes des achats, des finances, de l’exploitation et de la logistique, puis avancer étape par étape.

En partenariat avec Tapio, Romande Energie propose à ce titre un calculateur CO₂ fondé sur des standards reconnus. Il permet aux entreprises d’obtenir un premier aperçu structuré sans expertise technique préalable, et de démarrer une démarche progressive adaptée à leur activité.

L’empreinte carbone devient un indicateur stratégique au même titre que les coûts ou les marges. En la mesurant, l’entreprise passe d’une posture déclarative à une capacité d’action : décisions structurées, crédibilité renforcée, préparation à un contexte où la performance environnementale influence de plus en plus les décisions commerciales et financières. En s’y préparant dès aujourd’hui, l’entreprise garde la main sur sa trajectoire environnementale et préserve sa marge de manœuvre à moyen et long terme.

En tant que source d'information, le blog de Romande Energie offre une diversité d'opinions sur des thèmes énergétiques variés. Rédigés en partie par des indépendants, les articles publiés ne représentent pas nécessairement la position de l'entreprise. Notre objectif consiste à diffuser des informations de natures différentes pour encourager une réflexion approfondie et promouvoir un dialogue ouvert au sein de notre communauté.

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