Autoconsommation, comment consommer au bon moment ?

Vous avez installé des panneaux solaires sur votre logement et souhaitez mieux comprendre comment en tirer parti ? À la suite de notre webinaire sur les prix de reprise et l’autoconsommation, de nombreuses questions ont émergé - concrètes, précises, parfois techniques. Pour y répondre, nous lançons une série d’articles jusqu’à la fin de l’année, dédiée à l’analyse détaillée de votre installation solaire. Production, consommation, injection, stockage, calcul des économies : nous aborderons chaque mois des nouveaux points-clés pour vous aider à optimiser votre autoconsommation.

Pour augmenter le rendement de son installation solaire, il est nécessaire de parvenir à consommer cette énergie au moment où elle est disponible. C’est là tout l’enjeu de l’autoconsommation optimisée : aligner ses usages avec la production solaire afin de maximiser les économies et réduire les injections peu valorisées dans le réseau.

En Suisse romande, de plus en plus de propriétaires cherchent à aller plus loin que l’autoconsommation de base. Grâce à une meilleure compréhension des courbes de consommation et production, à l’intégration d’outils comme le pilotage intelligent ou encore de dispositifs additionnels comme les batteries, il devient possible d’adapter ses habitudes sans sacrifier son confort. À travers quelques cas concrets inspirés de notre livre blanc, nous vous proposons d’explorer comment consommer au bon moment - pour soi, pour son portefeuille et pour la transition énergétique. 

Marc et Sabine (exemple 1), propriétaires d’une maison individuelle dans le canton de Vaud, ont récemment installé 30 m² de panneaux solaires, soit environ 16 panneaux, sur leur toit. Leur objectif : consommer un maximum de l’électricité qu’ils produisent. Pour cela, ils ont opté pour une solution de pilotage intelligent.

Concrètement, leur chauffe-eau, leur lave-linge et leur voiture électrique sont désormais pilotés automatiquement via un système domotique suite à un conseil personnalisé. Lorsque la production solaire atteint un certain seuil (par exemple en milieu de journée), les appareils se déclenchent sans intervention humaine. Résultat : leur taux d’autoconsommation est passé de 35 % à plus de 60 %, ce qui leur permet de réduire considérablement le volume d’électricité injecté dans le réseau - et donc faiblement rémunéré - tout en maximisant leur rentabilité. En plus d’être simple à implémenter dans son logement, ce type d’astuce domotique s’avère par ailleurs peu coûteux.

À Fribourg, Caroline (exemple 2) a installé une batterie domestique couplée à ses panneaux photovoltaïques. Elle vit seule dans une maison mitoyenne et travaille à l’extérieur toute la journée. Avant l’installation de la batterie, la majorité de sa production solaire était injectée dans le réseau, car sa consommation intervenait principalement le soir, une fois le soleil couché.

Depuis qu’elle dispose d’une batterie de 10 kWh, elle stocke l’excédent de production de la journée pour l’utiliser en soirée. Ce système lui permet non seulement d’augmenter fortement son autoconsommation, mais aussi de lisser sa consommation réseau sur la journée. Si l’investissement peut s’avérer conséquent, il peut aussi, selon les profils de consommation, devenir de plus en plus pertinent à mesure que les prix de l’électricité évoluent. Ce cas de figure mérite d’être soigneusement évalué auparavant en considérant les coûts d’achat et d’installation d’un tel dispositif. En outre, on notera aussi qu’il fait sens seulement dans le cas où la consommation d’énergie en soirée, voire la nuit, ne peut pas être décalée en journée durant les heures de production photovoltaïque grâce à des solutions domotiques.  

À Lausanne, un groupe de copropriétaires d’un immeuble résidentiel a décidé de mutualiser leur production solaire. Plutôt que de laisser chaque appartement fonctionner de manière indépendante, ils ont constitué une communauté d’autoconsommation. Grâce à un compteur intelligent et une répartition équitable des kWh produits, chaque ménage profite directement de l’énergie solaire générée sur le toit.

Ce système permet une meilleure valorisation de la production globale, car même quand certains appartements sont inoccupés en journée, les autres peuvent consommer l’électricité disponible. Résultat : un taux d’autoconsommation collective nettement supérieur à celui obtenu individuellement, avec à la clé des économies pour tous les participants et un meilleur équilibre énergétique au sein du bâtiment. 

Optimiser son autoconsommation ne repose pas uniquement sur la technologie installée, mais sur une vision d’ensemble : analyser sa production, comprendre ses besoins énergétiques, adapter ses usages et, parfois, investir dans des solutions complémentaires. Chaque situation est unique et mérite un accompagnement personnalisé. C’est dans cette logique que vous, propriétaires, pouvez transformer votre installation solaire en véritable levier d’efficacité énergétique.

Voici pour résumer trois conseils pratiques à retenir pour consommer votre électricité solaire au bon moment et maximiser votre autoconsommation :
 

1. Automatisez vos appareils grâce au pilotage intelligent. Programmez vos gros consommateurs d’énergie (chauffe-eau, lave-linge, borne de recharge) pour qu’ils fonctionnent pendant les heures de production solaire, généralement en milieu de journée. Un système domotique peut déclencher automatiquement ces appareils lorsque le soleil brille. Résultat : vous consommez plus d’électricité gratuite, produite sur votre toit, et injectez moins dans le réseau à bas prix.
2. Stockez l’énergie avec une batterie domestique. Si vous êtes souvent absent en journée, une batterie permet de conserver le surplus solaire pour l’utiliser plus tard, notamment le soir. Cela évite de recourir au réseau aux heures de pointe. Ce type d’investissement peut être rentable selon vos habitudes et l’évolution des tarifs, mais il doit être évalué au cas par cas.
3. Mutualisez la production en autoconsommation collective. En immeuble, regrouper les habitants dans une communauté d’autoconsommation permet de mieux valoriser l’énergie produite collectivement. Même si certains logements sont inoccupés en journée, les autres peuvent consommer l’électricité solaire disponible, ce qui augmente l’efficacité globale du système.

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