Résultats financiers

Il faut tout d’abord prendre en compte le fait que nos résultats 2023 étaient exceptionnellement élevés, en raison du rattrapage réalisé en compensation de la crise énergétique de 2021-2022 qui n’avait pas été répercutée sur les tarifs.

En 2024, la principale cause du recul des résultats provient de la baisse conséquente de la marge que nous faisons sur la distribution d’électricité, sous l’effet d’une forte pression régulatoire. Parmi les conditions qui ont un impact important, il y a la baisse de la marge autorisée (de 75.- à 60.- par an et par destinataire de facture), mais aussi l’impossibilité de prendre en compte les pertes réalisées lors des reventes d’énergie excédentaire sur les marchés ou sur l’énergie de réglage (équilibrage du réseau). A cela s’ajoute la réduction volontaire de la part énergie des tarifs de Romande Energie au profit de la clientèle (absorption de la hausse du timbre) décidée en août 2023. A noter que si cette dégradation de la marge de Romande Energie impacte directement les résultats de l’entreprises, elle bénéficie à nos clients régulés.

Des corrections de valeurs viennent s’ajouter à une marge déjà négative. Elles sont essentiellement liées à l’utilisation d’une technologie novatrice (gazéification), qui n’a pas atteint les niveaux de performance escomptés, dans deux chauffages à distance.

Les résultats de nos autres Unités d’Affaires enregistrent de bons résultats qui compensent partiellement cette baisse.

Enfin, contrairement à un apport conséquent en 2023, Alpiq, dont nous détenons des parts, via notre participation dans EOS Holding, ne contribue que faiblement au résultat net. En effet, malgré un excellent résultat opérationnel 2024, son apport dans nos comptes est neutralisé par un retraitement comptable en Swiss GAAP RPC, une asymétrie comptable sur les dérivés d’énergie et le remboursement de son emprunt hybride.

Nous allons consolider notre stratégie : notre mission de faire de la Suisse-Romande la première région décarbonée est maintenue, voir renforcée en nous concentrant sur les activités dans lesquelles nous avons un avantage concurrentiel ou une valeur ajoutée claire et qui peuvent être industrialisées.

Notre organisation et notre direction évoluent au service de cette consolidation.

Parallèlement, nous mettons en œuvre un plan de mesures d’efficience, dont l’impact sera visible dès 2026. Il se base sur des synergies intra-groupe, le renforcement de notre stratégie digitale, l’industrialisation de nos activités (upscaling) et l’optimisation des performances techniques de nos installations.

Enfin, nous travaillons à l’élaboration d’un plan d’économies, dont l’impact sera également visible à partir de 2026.

Nos activités participent à la décarbonation, tout en accompagnant nos clients (publics ou privés) dans leurs objectifs climatiques et environnementaux. Notre positionnement en faveur de la durabilité est donc un marché à fort potentiel de développement et dans lequel RE est devenu une référence.

L’indépendance énergétique de la Suisse est un sujet important pour notre pays et l’électrification de la société est une réalité. Nos investissements dans les productions électrique et thermique sont donc toujours d’actualité, tout comme le renforcement de notre réseau de distribution.

La transformation énergétique des bâtiments est voulue et soutenue par la Confédération et plusieurs cantons, pour réduire leur consommation et leur empreinte carbone. La création d’une nouvelle Unité d’Affaires Immobilier permet ainsi au Groupe de se positionner idéalement dans ce domaine.

Nous voulons tout d’abord encourager les producteurs à l’autoconsommation, via par exemple la promotion de cette pratique, qui est à leur avantage autant qu’au nôtre. Nous avons également étendu les plages des heures creuses-heures pleines pour favoriser la consommation en journée. En outre, dès 2026, des regroupements d’autoconsommateurs pourront être mis en place.

Nous prenons également des mesures pour limiter les pics d’injection (lissage de la production des panneaux solaires installés).

Nous introduisons des batteries dans nos systèmes de contracting d’énergie solaire.

Et enfin, nous voulons développer la flexibilité de notre réseau et de nos productions propres pour mieux absorber les pics de production solaire.

Nos résultats ne sont pas directement liés au calcul du prix du kWh. Celui-ci est calculé selon les règles définies par l’ElCom (Commission fédérale de l’électricité), qui définissent les coûts qui peuvent être imputés aux clients régulés.

Ainsi, par exemple, le cadre régulatoire ne permet pas d’imputer les pertes réalisées sur les reventes d’énergie excédentaire dans nos tarifs. Elles impactent donc directement les résultats de Romande Energie, tout en étant au bénéfice de nos clients au monopole.